Pablog

...Heinrich Kühn et des photographes pictorialistes. Pour ceux qui n'ont pas vu la magnifique exposition du musée de l'orangerie l'année dernière, voici des images pour la plupart en Noir et Blanc, enfin ce noir et blanc qui tire sur le crème, l'ivoire, le chamois et le broux de noix. Et voilà un article un peu plus long, avec une image en couleurs. C'est plutôt de ce côté-là que je suis allé, avec des procédés mêlant argentique et numérique, beaucoup plus simples et faciles que ceux employés alors, dont certains -comme les fameux autochromes- n'existent plus (mais même comme ça, c'est long et compliqué et il faut procéder en plusieurs étapes). J'ai fait quelques essais aussi en N&B (créme, ivoire etc...) mais en restant fidèle au papier et à la chimie, parce que c'est plus beau souvent, et plus abordable techniquement que la couleur.

Parmi les photos présentées ici, un procédé particulier pour tenter de retrouver le flou et le grain coloré; et deux trichromies. Cette dernière technique consisteà prendre trois photos successives en N&B, à travers des filtres colorés (souvent très sombres parce qu'ils ne laissent passer qu'une couleur exclusivement) Rouge Vert et Bleu. Ensuite, et c'est là où tout c'est simplifié avec le numérique, on scanne, on restitue séparément chaque couleur et on assemble, tout ça sur l'ordinateur qui permet de régler encore le dosage. Bref, cela demande un certain temps à la prise de vue et au traitement des images, et donc des sujets assez immobiles... Mais il se dit que le film Noir et Blanc survivra longtemps et que l'on pourra de cette manière encore faire des couleurs avec des grains d'argent lorsque le film couleur aura disparu.

En attendant le brouillard... Dimanche matin, alors que l'on filmait les couleurs d'Automne dans le Lot, le soleil s'est levé sur une brume épaisse, et la voiture que nous devions filmer était invisible derrière cet écran de nuage!

Alors pour patienter quelques heures dans le froid, j'ai pris quelques photos de la nature, telle qu'elle se présentait autour de nous, avec les effets de l'iphone; pendant que Rémi interrogeait la météo dont les prévisions étaient difficiles à obtenir, et n'étaient pas très à jour...

Il y avait la veille, au café de Limogne, une pétition que nous avons omis de signer, contre la construction d'une antenne relais de 35m pour les télécommunications (principalement pour le réseau mobile je pense). Dommage, c'était très ennuyeux ce réseau presque absent, mais est-on prêt pour autant à voir dans ce beau paysage une antenne immense et (forcément) laide?

Un an après les premiers tours de manivelle, enfin façon de parler parce qu'il y a des lustres qu'on n'utilise plus de caméras à manivelle et moi-même, en dehors du remontage d'un gros ressort de Bell & Howell ou de Bolex 16, je n'en ai jamais utilisé; un an donc après le début de ce tournage singulier (voir les épisodes précédents et en particulier celui intitulé La Drôlesse) et une longue interruption d'été, pendant laquelle Caroline et sa péniche sillonnaient les canaux de France, s'arrêtant de-ci, de-là pour donner une représentation semi-aquatique du Malade Imaginaire, les autres d'occupant chacun de leur côté -moi cet été j'étais très pris par la fin de la préparation et le tournage du film de Justine, dont le montage débute bientôt -enfin!, nous avons repris le canon 550D et sommes repartis pour un long, long tournage par petits morceaux.

Le scénario et le film ont évolué, c'est aussi ce que permet ce tournage progressif. Le fantastique et le rêve, à peine présents au début, dominent maintenant la seconde partie de l'histoire, et l'on verra des yeux peints, des Polonaises barbouillées de sang, une fille-chat, des tableaux-esprits et cet étonnant lapin qui conduit la péniche en haut-de-forme...

Sinon ces temps-ci, on pouvait (re)voir Saint-Jacques... La Mecque de Coline Serreau à la télévision, et passer un bon moment parce que c'est drôle. Et ce qui est drôle aussi, c'est que le film continue de faire un carton (maintenant en DVD) en Allemagne, où il est sorti peu après le livre d'un humoriste qui racontait son chemin de Compostelle, en 2008 si je me souviens bien.

Le tournage de ce documentaire que je réalise s'est terminé sur un plan du Centre Social municipal Nicolas Hulot, aux Epis, Sin le Noble, Nord, ce jeudi 23 Juin vers 4h de l'après-midi, entre les draches et les éclaircies.

Il avait commencé le 23 Novembre dernier dans ce même centre social, par une lecture du début de la pièce. Au départ, c'était un projet de M'man, Thérèse, travailler avec des participantes d'un centre social la pièce d'Aristophane "Lysistrata", comédie du 5è siècle av. J.C. qui raconte, sur le mode de la farce, comment les femmes des cités grecques en guerre s'y prennent pour forcer leurs maris à faire la paix: elles se refusent à eux, en une sorte de grève du sexe, jusqu'à ce qu'ils cèdent. Travailler d'abord sur le texte, et puis monter en spectacle une partie de la pièce elle-même. Des intervenantes s'occuperaient du côté théâtre, elle-même de la traduction, et ma tâche serait de faire un beau film de tout cela.

On a fait des dossiers (Thérèse surtout) et la DRAC ("Dynamique espoir banlieues", ministère de la Culture) et le CRRAV (aide régionale à l'audiovisuel) nous ont aidés.

Et puis j'ai suivi les répétitions, ça n'était pas toujours facile parce que les intervenantes qui s'occupaient de la partie théâtre avaient une conception très restreinte du travail en équipe, et que les participante, elles, n'étaient pas toujours très assidues; un petit noyau dur s'est formé enfin, de femmes motivées par la pièce et le projet, et le spectacle a eu lieu le 9 Juin devant une salle comble; il s'est terminé sous les applaudissements, ce qui n'était vraiment pas évident tant elles ont dû travailler jusqu'au dernier moment. Après, il faut relativiser, la salle accueillait un peu plus de 80 spectateurs qui étaient presque tous des connaissances de celles qui étaient sur scène, mais quand même, c'était pour elles un beau succès et pour nous tous une belle aventure!

Et si j'arrive à trouver suffisamment de cohérence parmi les heures de rushes dont je dispose maintenant, et qui contiennent de très beaux moments, ça peut faire un sacré bon film. Mais le montage sera pour plus tard, parce que là, c'est le tournage de Justine qui va commencer...

Et puis Caroline emmènera sa péniche -notre décor- en tournée sur les canaux, ce sera l'été, des vacances pour certains, des tournages pour d'autres et c'est tout ce que je leur souhaite, et on reprendra à la rentrée. Le temps de souffler, de monter un peu, de réécrire sans doute, de préparer la suite, de se retourner, chercher des décors, organiser les agendas; parce qu'il y a d'autres films aussi!

Je tourne en ce moment à Strasbourg sur le film de Franck Vialle, Are you ready to be...

En attendant la représentation, le 9 Juin, de Lysistrata aus Epis, et, plus tard à la fin du même mois, le tournage de la partie fiction du projet; voici une photo mystérieuse issue d'une des dernières sessions de La Drôlesse.

Alors parlons un peu (mais juste un peu) des actualités cinéma: il y a un mois ou deux sortait en salle "Ce n'est qu'un début", co-réalisé par Pierre Barougier, un documentaire sur l'enseignement de la philo en école maternelle -je l'ai raté- dont un a un peu parlé ici et là. Pierre et moi étions dans la même promo à Louis Lumière (oui, au siècle dernier). Le 2 Février c'était "Notre étrangère", de Sarah Bouyain, avec Sarah on était non seulement dans la même promo, mais dans le même groupe (comme avec Pierrick qui co-réalise Les Invincibles, la série sur Arte). Son film sort juste dans une salle du Saint-André des Arts à Paris, plus une autre en Normandie je crois; mais j'ai trouvé ça pas mal, d'ailleurs il a fait quelques festivals et a été primé une ou deux fois -en revanche la bande-annonce fait vraiment pas envie.

Et moi, je continue à tourner pour Lysistrata dans le Nord.

Et à défaut d'avoir complètement terminé d'emménager car c'est un peu compliqué autour de l'agrandisseur, le déménagement, c'est fait et j'habite maintenant (en réalité depuis 6 mois) au 3è étage du 84, rue des rigoles, sur la petite place quand on descend la rue du Jourdain. C'est un peu bruyant à cause des gens qui viennent discuter, rigoler et s'engueuler sur les bancs sous nos fenêtres, mais le quartier est vraiment chouette, beau et agréable.

La photo, elle, nous ramène à l'Automne et au parc de la Courneuve, à l'entrée de la Fête de l'Huma, un peu avant le concert de Dutronc.

(il faut cliquer pour lire l'affiche)

Je me suis procuré un étrange objet, permettant de faire du cinémascope en HD, c'est-à-dire avec du 16/9 (seize neuvièmes, comme on dit). Partant de l'observation suivante, le rapport d'anamorphose nécessaire entre les deux formats étant de 1,33, il est le même qu'entre le 4/3 (quatre tiers -mettons sous cette appellation le 1,33 et le 1,37!) et le 16/9; or il a existé des anamorphoseurs pour tourner en panoramique avec des camescopes 4/3 (le 16/9 en PAL utilisant lui-même des pixels anamorphosés, vous me suivez?). En utilisant ces compléments optiques sur une caméra elle-même déjà en 16/9, on obtient du 16/9 x 4/3 = 64/27 = 2,35, soit le format du cinémascope (avec une anamorphose plus légère que pour le scope d'origine, je le concède).

Au passage on note que le 16/9 c'est du 4/3 au carré, je n'avais jamais remarqué, et donc le scope 2,35, c'est du 4/3 au cube! Autrement dit en fractions, du 64/27, soixante-quatre vingt-septièmes.

Et pour la blague, un cuisinier contrepéteur travaille maintenant chez les surgelés Picard, qui proposent une tourte aux cailles! Bientôt les gamelles de morilles, etc...

Et voici une autre photo du tournage de La Drôlesse, de Christel de Héricourt, prise samedi sous la neige.

C'est le nom du film de Christel de Héricourt, que nous avons commencé à tourner sur la péniche de Caroline, qui joue aussi dans le film (photo), avec Giovanni. La péniche porte aussi ce nom, "la drôlesse", mais il a été repeint. Un film autoproduit, en toute petite équipe; il faut dire que la péniche n'est pas grande non plus! On tourne un jour-ci, un jour-là, avec un appareil photo que m'a prêté mon ami Raphaël. Un de ces appareils qui donnent de beaux flous -et bien des difficultés pour faire la mise au point (parfois je me lance et je la fais tout seul en cadrant), pas vraiment faits pour les tournages mais dont les images sont un peu à mi-chemin entre la vidéo et le 35mm.

On a déjà fait 6 ou 7 jours comme ça, et petit à petit les séquences prennent forme...

... est un téléfilm réalisé par Valérie Minetto sur un scénario original de Cécile Vargaftig.

Il sera diffusé sur l'ex-Antenne 2, dimanche 15 à 22h45. Cet horaire de diffusion tardif est une part du prix de la liberté!

Un peu plus ici et là.

On peut voir, à condition de se dépêcher, l'arbre et la forêt, d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau (image Matthieu Poirot-Delpech); en se dépêchant encore plus, le film de Xiaoxing au Cinéma du Réel.

Ou encore les poings dans les poches, le premier film de Marco Bellocchio, qui ressort aujourd'hui dans deux salles parisiennes.